Climat et ErE DD 

Changement(s) climatique(s), réchauffement climatique, dérèglements climatiques… 

Les appellations* diffèrent selon les sources et les contextes pour qualifier, à l’échelle de la planète,  la hausse des températures d’origine anthropique et ses conséquences. Les grandes organisations internationales parlent de « changements climatiques ». Le terme de dérèglement climatique est davantage utilisé par les médias et le grand public, renvoyant davantage aux conséquences. Dans les référentiels du tronc commun, il est plus souvent fait référence au réchauffement climatique. Dans cet outil “ErE et référentiels”, nous tentons d’adapter au mieux les appellations en fonction des contextes.

* Pour résumer et clarifier la signification de chacun de ces trois termes, on peut donc dire que le réchauffement climatique (ou planétaire) d'origine anthropique entraîne des changements climatiques, occasionnant ensuite de nombreux dérèglements ! (issu de Changement climatique, réchauffement climatique ou dérèglement climatique : quel terme utiliser ?)

Des gaz à effet serre (GES)

Depuis le début de l’ère industrielle, au 19e siècle, les rejets atmosphériques de CO2, dus aux activités humaines, n’ont cessé d’augmenter. Et le phénomène s’est encore accru ces dernières décennies. Le CO2 est un des principaux gaz à effet de serre (GES) responsable du réchauffement de la planète et du dérèglement climatique, ainsi que la vapeur d’eau (H2O), le méthane (CH4) et le protoxyde d’azote (N2O). Très brièvement : l’énergie solaire qui parvient à la surface de la Terre réchauffe les océans et le sol. Elle se transforme en rayons infrarouges qui repartent dans l’atmosphère. Les gaz à effet de serre (GES) présents dans l’atmosphère retiennent une partie de cette chaleur.

Causes du réchauffement climatique

En cause, principalement, les activités humaines et en particulier la combustion d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) pour satisfaire nos besoins énergétiques toujours plus importants. Quelques chiffres sur les sources des émissions en Belgique ci-contre.

Source : Huitième communication nationale de la Belgique sur le changement climatique – Résumé – 2022, p.6.

Conséquences

Selon le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), si nous ne réduisons pas drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre, la température sur Terre devrait augmenter de l’ordre de 3,2°C en 2100 et plus encore au-delà.

Les conséquences, déjà à l’œuvre, seront sans précédent : multiplication des tempêtes, sécheresses, inondations, augmentation du niveau des océans, fonte des glaces, déplacements et appauvrissement des populations les plus fragiles, conflits, extinction accélérée des espèces et pertes irréversibles de biodiversité, risques pour la santé, la sécurité, l’approvisionnement en nourriture et en eau, famines…

COP ou accord mondial sur le climat

En 2015, lors de la COP21 (21e Conférence des Parties), l'Accord de Paris, accord mondial sur le climat adopté à cette occasion, visait à réduire les émissions de gaz à effet de serre de manière à limiter l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, en s’efforçant de ne pas dépasser 1,5 °C. Les  mesures prises depuis lors par les gouvernements n’ont pas été à la hauteur de cet objectif. La récente COP28, bien que marquant le « début de la fin » de l'ère des combustibles fossiles, ne promet pas de s’écarter de la trajectoire actuelle. Car pour limiter le réchauffement, il s’agit de réduire drastiquement et très rapidement les émissions de gaz à effet de serre, pour arriver à zéro émission nette de CO₂.

Des mesures pour atténuer et s’adapter

Quel que soit l’objectif, des mesures d’atténuation et d’adaptation doivent être adoptées. L’atténuation vise à réduire les sources (émissions liées aux transports…) et à renforcer les puits ( tels que les forêts) de gaz à effets de serre, tandis que l’adaptation vise à atténuer ou éviter les effets préjudiciables (en créant des îlots de fraîcheur par exemple) et exploiter les effets bénéfiques des changements climatiques (développement de certaines cultures, réduction de maladies liées au froid, etc.). Tous les secteurs sont concernés : énergie, alimentation, transports, bâtiments, eau, nature et biodiversité, aménagement du territoire, déchets…

Aborder le climat à l’école

Une dimension transversale

Le climat est une thématique transversale. Il n’est pas toujours simple de savoir comment la traiter en classe. Qualité de l’air, sécheresse, inondation, perte de biodiversité, augmentation des événements météorologiques extrêmes, etc. La liste des thématiques qui touchent les changements climatiques est longue. Les thématiques abordées dans cet outil (alimentation, déchets et ressources, eau, énergie, nature et biodiversité) invitent à faire des liens avec le climat. Partir de réalités concrètes peut être une bonne porte d’entrée pour aborder cette thématique, en développant progressivement, au fil des années, la complexité du climat.

Météo et climat

Dans les référentiels de l’enseignement, la thématique du climat n’est abordée explicitement qu’à partir de la 6e primaire, celle-ci exigeant en effet des prérequis peu accessibles aux plus jeunes. En maternelle et dans les premières années du fondamental, les référentiels s’attachent à l’observation et la compréhension de la météo. L’apprentissage de ces deux notions, bien que différentes, peut s’inscrire dans une progression sur le plan pédagogique. En effet, la météorologie concerne l'étude des phénomènes atmosphériques locaux et à court terme, « le temps qu’il fait ». Le climat concerne l'étude de ces mêmes phénomènes de manière plus globale et sur une plus longue durée, dont les grands types de climat sur la Terre et la question des changements climatiques.

Agir à l’école

• Lancer dans un projet éducatif sur les changements climatiques en envisageant 4 étapes : observer et s'informer ; comprendre et interroger ; débattre et se forger une opinion ; agir et s'impliquer. Sans oublier de prendre, tout au long du processus, l’expression des sentiments. En savoir plus : www.reseau-idee.be/climat (proposition méthodologique)
• Établir le bilan carbone de votre école en mesurant la quantité de GES générée par son fonctionnement et évaluer quelles sont les activités qui entraînent les émissions les plus importantes : chauffage, déplacements, cantine, achats… Découvrez ici un guide de Coren (secondaire)
• Faire des liens avec les actions liées aux autres thématiques, comme par exemple : manger de saison, local et des aliments qui ont subi le moins de transformations possibles ; cultiver sans engrais chimiques ; réduire les déchets et les valoriser ; boire l’eau du robinet et délaisser les sodas industriels ; diminuer les consommations d’énergie et privilégier les énergies renouvelables en réduisant drastiquement les énergies fossiles ; créer des îlots de fraîcheur dans les cours et aux abords de l’école…

Découvrez les portes d'entrée dans les référentiels scolaires

Pour chaque thématique d'ErE DD, un "continuum", présenté sous la forme d'un schéma en "serpent", montre comment elle peut être abordée tout au long du cursus scolaire, sous des angles différents et à travers différentes disciplines.

Continuum Climat au fil du tronc commun :

Découvrez ci-dessous le continuum détaillé qui montre les portes d’entrée du Climat identifiées à travers différentes disciplines tout au long du tronc commun. 

C’est surtout en Sciences et Formation Historique, Géographique, Économique et Sociale (FHGES) que cette thématique est étudiée à partir de la 6e primaire. Un focus est mis en 6e primaire et en 3e secondaire (entourées dans le continuum) ou le thème du « réchauffement climatique » est abordé. Avant la 6e primaire, le Climat n’est pas réellement abordé. C’est la notion bien distincte de la météo qui l'introduit progressivement.