L’énergie désigne la capacité à transformer un système : à produire un mouvement, à modifier la température ou à changer l’état de la matière. Il existe différentes formes d’énergie : mécanique, thermique, électrique, chimique, lumineuse, musculaire... (Symbioses n°137).
L’énergie est indispensable pour se nourrir, se déplacer, se chauffer, construire des bâtiments, fabriquer et transporter des objets... Cette notion est parfois peu concrète pour les élèves, mais elle mérite d’être bien comprise pour appréhender le monde, du local au global.
Jusqu’au 15e siècle, l’homme utilisait des sources d’énergie renouvelables telles que le bois, les chutes d’eau, le vent et la force animale. Depuis la révolution industrielle, à la fin du 18e siècle, les énergies fossiles (le charbon, le gaz naturel et le pétrole) et ensuite l’énergie nucléaire ont petit à petit prédominé les énergies renouvelables et la consommation totale d’énergie a connu une augmentation fulgurante.
Depuis 1970, en 50 ans seulement, la consommation mondiale d’énergie a triplé. Les énergies fossiles représentent de loin l’essentiel de la consommation d’énergie dans le monde (Chiffres pour 2022 : énergies fossiles : 82% ; énergies renouvelables : 14 % ; Nucléaire : 4 %). (Source : Our World in Data)
Le pétrole, le bois ou l’uranium sont des sources d’énergie primaire : on les trouve dans la nature. Ce n’est pas le cas de l’électricité.
Aucun stock naturel d’électricité n’existe, il faut la produire à partir d’une autre forme d’énergie. On dit que l’électricité est une énergie secondaire.
L’électricité est principalement fabriquée dans des centrales électriques thermiques (à combustion ou nucléaires).
Or, dans ces centrales, seuls 40% de l’énergie de départ se transforme en électricité, le reste (60%) est perdu sous forme de chaleur. L’électricité est ensuite transportée jusque dans nos maisons, mais sur le trajet, environ 10 % de l’électricité transportée est encore perdue par échauffement des câbles.
En Belgique, l’électricité représente environ 18% de notre consommation finale d’énergie. Voici comment on produisait l’électricité en 2022 : 47,3% par des centrales nucléaires (uranium), 26,9% par des centrales thermiques fossiles (gaz) et le reste, soit plus ou moins 25%, via des sources d’énergies renouvelables (eau, vent, soleil et biomasse). (Source : Elia)
Les réserves d’énergies fossiles sont inégalement réparties dans le monde. La Belgique dépend de pays producteurs pour le pétrole brut (Russie, Norvège, Irak, Arabie Saoudite, Kazakhstan, Royaume-Uni, Etats-Unis…), pour le gaz naturel (Norvège, Pays-Bas...) et pour l’uranium (Russie, Kazakhstan...).
Au rythme de consommation actuel, et selon les réserves mondiales déjà identifiées, le pétrole devrait arriver à épuisement d’ici 54 ans, le gaz d’ici 52 ans, le charbon d’ici 137 ans et l'uranium d’ici 90 à 130 ans. Source : Agence fédérale allemande pour les sciences de la Terre et les matières, repris par Wikipedia
L’accès à ces réserves d’énergie a déjà été source de conflits, cela se produit à nouveau aujourd’hui avec la guerre entre l’Ukraine et la Russie et pourrait encore l’être dans le futur.
Depuis le début du 20e siècle, le développement de nos sociétés occidentales repose sur l’accès à une énergie abondante, produite en majorité à partir de sources d’origine fossile (pétrole, charbon, gaz…). Ces ressources sont épuisables et très émettrices de gaz à effet de serre et de pollutions locales impactant notamment la qualité de l’air. (Source : ademe.fr)
En Belgique, dans les ménages, l’énergie est surtout utilisée pour le chauffage et le transport et, dans une moindre mesure, pour l’eau chaude, l’électroménager, la cuisson et l’éclairage. Cela s’explique notamment par la mauvaise isolation des maisons et par la grande dépendance aux voitures individuelles.
Pour produire un jeans, pour amener en Belgique du chocolat brésilien, pour faire pousser des fraises en plein hiver, pour recycler les déchets, pour extraire du sol les métaux utilisés dans les smartphones, pour construire les usines qui fabriquent des baskets… il faut de l’énergie. On l’appelle l’énergie cachée ou l’énergie grise. Cette énergie est moins facile à voir et à quantifier que celles utilisées pour se chauffer, se déplacer, allumer une lampe... Faire attention à sa consommation d’énergie, c’est donc aussi faire attention à ce que l’on achète, comment on l’utilise et comment on s’en sépare une fois qu’on n’en a plus besoin.
Une des conséquences principales de la consommation du pétrole, du gaz et du charbon, qui sont des combustibles fossiles, est l’envoi de très grosses quantités de CO2 dans l’atmosphère, impactant le climat et provoquant son réchauffement global. Les émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie sont estimées à plus de 3/4 du total des gaz à effet de serre. (Source : iea)
Les enjeux de réduction de la consommation d’énergie sont énormes, à commencer par la réduction des émissions de gaz à effet de serre et également dans la perspective de l'épuisement annoncé des ressources fossiles. Par ailleurs, les pollutions, les inégalités sociales et les coûts économiques liés à la consommation d’énergie sont autant d’autres raisons de réduire les consommations et de mieux les répartir.
La priorité est d’abord de réduire les consommations d’énergie par des efforts de sobriété et d’efficacité, et de remplacer les énergies fossiles par des sources d’énergie à très faibles émissions de gaz à effet de serre telles que les énergies renouvelables.
Des actions peuvent être menées au niveau individuel et dans l’école :
Wallonie énergie SPW
Bruxelles Environnement
Pour chaque thématique d'ErE DD, un "continuum", présenté sous la forme d'un schéma en "serpent", montre comment elle peut être abordée tout au long du cursus scolaire, sous des angles différents et à travers différentes disciplines.
Découvrez ci-dessous le continuum détaillé qui montre les portes d’entrée de l’Energie en ErE DD identifiées à travers différentes disciplines tout au long du tronc commun.
Ce thème est surtout présent dans les référentiels de Sciences et Formation Manuelle, Technique, Technologique et Numérique (FMTTN). Dans cette discipline, l’utilisation rationnelle de l’énergie est abordée dans toutes les années du tronc commun, à partir de la 1ere primaire. La discipline Formation Historique, Géographique, Économique et Sociale (FHGES) est également abordée dans ce continuum.